Accéder au contenu principal

Des amis, des ennemis? Freunde oder Feinde ?



Des amis, des ennemis, pour toujours, à jamais, ou pas?
Freunde oder Feinde, für immer und ewig, oder nicht ?

« Tu vas devoir apprendre un peu l’allemand, si tu viens en vacances avec nous ! »
 « Wenn du mit uns in die Ferien kommst, musst du wohl etwas Deutsch lernen ! »
Ceci est une invitation au copain de mon fils. Mein kleiner Sohn redet schon lange davon, seinen Freund einzuladen. Car mon fils, lui, il aimera bien que son ami vienne avec nous en vacances.
Le petit garçon de six ans répond : « Ben, je ne connais pas grand-chose de l’Allemagne, à part Hitler ! »
 Der sechsjährige Freund antwortet : « Also, ich kenne nichts sonderlich von Deutschland, außer Hitler ! »
Je reste bouche bée, immobile, devant son innocence. Certes, il a vu quelques films à la maison, qui parle de la deuxième guerre mondiale. Cette éternelle reproduction de la haine entre nos deux nations : l’Allemagne nazie, la France résistante.
Seine kindliche Ahnungslosigkeit macht mich sprachlos. Sicher hat er daheim ein paar Kriegsfilme aus dem ersten Weltkrieg gesehen. Die ewige Reproduktion des Hasses zwischen zwei Nationen: Nazideutschland gegen französischen Widerstand.
Rien de plus, les livres d’histoire en sont pleins, ou pas ?
Quelque chose m’a sauté à la gueule. Un sentiment, bien familial, je le connais, je le retrouve, partout, dans le monde entier, et surtout, ici, en France, chez moi.
Da springt mir was an die Kehle. Dieses altbekannte Gefühl, das ich von überall aus der Welt kenne, und vor allem von hier, in Frankreich, daheim.
« Sale boche ! » c’est l’insulte qu’avait entendue ma mère lors de sa première visite à Paris. Dans un wagon du métro de la ligne 1, sur son chemin vers le Louvre, une femme lui cracha sur la figure. C’était dans les années soixante. Pourquoi ? Parce qu’elle parlait en allemand avec sa correspondante française.
 « Sale boche ! » das war die Beschimpfung, die meine Mutter bei ihrem ersten Besuch in Frankreich hörte. In einem Metrowagen der Linie 1 auf ihrem Weg zum Louvre, als ihr eine Frau ins Gesicht spuckte. Das warin den sechziger Jahren. Warum? Weil meine Mutter mit ihrer Austauschpartnerin Deutsch sprach.
Et voilà, me voici, sa fille, une franco-allemande du cœur, se voir désarmée face à un petit garçonnet de six ans qui exprime ce nom avec tout l’innocence qui appartient à un enfant de son âge, ce nom qui flottait déjà comme une ombre sur mon enfance, qui était en quelque sorte le crayon avec lequel notre avenir avec le monde était dessiné: Hitler !
C’est qui, c’est quoi ? C’est moi à la fin ?
Und hier bin ich, ihre Tochter, eine Deutsch-Französin mit ganzem Herzen, hilflos vor einem Sechsjährigen, der nichts anderes macht als einen Namen auszusprechen, der schon immer, seit meiner Kindheit wie ein Schatten über meiner Zukunft hing: Hitler?
Wer ist das? Bin das am Ende noch ich?
C’est nom est un boumerang qui me fracasse la figure pendant toute ma vie.
Der Name ist ein Bumerang, der mir schon seit meinem ganzen Leben die Fresse poliert.
Au fil de ces longues années vécus à l’étranger il vient et il revient, constamment, inattendu, inabrogeable !
Et pourquoi rien ne me sauve de lui ? Parce que, c’est moi cette petite sale boche, même si je me suis planté milles fleurs de lys dans mon cœur !
Und warum rettet mich nichts vor ihm? Weil ich das bin, die kleine, dreckige Deutsche, auch wenn ich mir Millionen Lilien ins Herz gepflanzt habe!
Eh bien, est-ce que je suis condamnée à vivre et revivre cette haine à l’infini ?
Où pourrais-je bien trouver l’amour que je cherche à mettre à la place ?
Muss ich auf immer mit diesem Hass leben?
Kann ich ihn nicht auch mal mit Liebe ersetzen, und zwar für immer?
C’est toujours cette petit boumerang qui s’arrache de l’éternel fleuve de l’histoire, se lance et me frappe pour déchirer mon cœur.
Immer ist es dieser beschissene kleine Bumerang, der kommt und mir das Herz zerreißt!
Dans une classe des élèves bilingues en sixième interrogés sur leur motivation d’apprendre l’allemand au moins un réponds: « pour chasser des nazies ! »
Mindestens ein Deutschschüler der sechsten Klasser, den man nach seiner Motivation für diese Sprache interviewt, wird antworten, er lerne Deutsch: 
«Um Nazis zu jagen ! »
Je cherche depuis bien longtemps à remplacer cette haine par l’amour, peut-être même avant ma naissance et je ne sais pas encore si un jour je vais la retrouver, mais d’ici là, je vais continuer à chercher. Et à encourager les jeunes françaises et les jeunes allemands à devenir amies, pour toujours !
Schon lange will ich diesen Hass mit Liebe ersetzen, und zwar bereits vor meienr Geburt, und ich bin mir nicht sicher, ob es mir gelingen wird, aber versuchen will ich es. Und also ihr jungen Deutsche und ihr jungen Franzosen: hört nicht auf Freunde zu werden, für immer!




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Guten Appetit ! Bon appétit !

Guten Appetit ! Es ist Mittagspause ! Bon appétit, c´est l´heure de déjeuner !   « Zwischen zwölf und zwei stört mich keiner! », das waren seine letzten Worte, bevor ich das gleichmäßige Atmen des Hörtons in der Leitung vernehmen konnte. Der Herr, den ich in der Mittagspause anrief, um mich über seine Tarife für beglaubigte Übersetzungen zu erkundigen, hatte  den Hörer aufgeschmissen. Er wollte keine Urkunden übersetzen, er wollte essen. In Frankreich gibt es eine heilige Uhrzeit. Das ist die Mittagspause. Die Bevölkerung pilgert in dieser Zeit zu Tisch. Anders als in Deutschland, wo die Brotbüchse oder Vesperdose eine richtige Institution ist, und die Stulle auch gerne zwischen zwei Terminen eingeschoben wird, brauchen die Franzosen ihr tägliches Dejeuner. Und da darf niemand stören. Zwischen zwölf und zwei sind die Restaurants voll. Die Tische gedeckt, die Kantinen in den Schulen laufen auf Hochbetrieb. Schüler müssen mindestens eineinhalb Stunden Mittags

Gute Reise, Helmut ! Bon voyage, Helmut !

Ca fait bien longtemps que Helmut Kohl a quitté la scène politique. Hier, il a quitté ce monde. On ne peut pas dire qu’il va nous manquer. Il est resté bien silencieux ces dernier temps. Peut-être parce que l’histoire le dépassait? La crise des réfugiés, le brexit, Trump, les cyberattaques russes n’auront certainement pas été des sujets trop compliqués pour le chancelier de la réunification allemande. Mais ce n’est pas pour la réunification qu’il restera dans ma mémoire. Ces paysages fleuris, promis par le chancelier en 1990, qui a régné pendant tout mon enfance et jeunesse surtout, était vécu par ma génération comme un persiflage. Non, Helmut reste gravé dans ma mémoire par un simple geste, sa main dans la main de Mitterrand en 1984. Ce geste de Verdun, l’Allemagne la main dans la main avec la France, ce simple acte de réconciliation m’a renseigné, que l’histoire nous dépasse et qu’il nous ne reste rien à la fin que de se tenir la main. Die politische Bühne hatte Helmut Kohl

Au volant, c'est l'été! Gas geben in den Sommer!

 Jetzt sind Ferien und los geht´s ab in den Sommer! Hier kommen drei Ratschläger für alle, die sich mit dem Auto ins jeweilige Nachbarland begeben: Für alle Deutschen: 1. Nur kein Stress! In Frankreich wird schnell gefahren, immer schneller als zugelassen. Von daher: regt euch nicht auf über Drängler, irgendwie kommen sie schon an euch vorbei, haltet ihr nur schön weiter das Lenkrad fest! 2. Franzosen fahren gerne im Kreis: vom Triumphbogen in Paris, bis in die letzte Ecke der Haute Savoie: überall gibt es in Frankreich Kreisverkehr! Zwar sollte man ja sich nach der Ausfahrt, die man nehmen will in einen Kreisverkehr ordnen, aber in Frankreich ist das einfacher: so schnell wie man reinfährt, fährt man auch wieder raus! Also drückt aufs Gas und haltet gut das Lenkrad fest! 3. Die richtige Kommunikation machts!  Also in Frankreich lässt sich alles verhandeln, vor allem auf der Straße und da selbst mit der Polizei! Ich rate euch immer schön zu lächeln, und möglichst viel zu w