Es ist nicht immer leicht, mit Mehrsprachigkeit zu leben. Das Gehirn muss
dran gewöhnt sein, von einer Sprache zur anderen zu hüpfen und selbst dann,
besteht das Risiko, dass der gesuchte Ausdruck in einer Gehirnwindung stecken
bleibt, und der Mensch, der viele Sprachen spricht, wird mit einem Mal stumm.
Und wenn es schon nicht einfach ist, immer in mehreren Sprachen zu leben,
sie zu lernen ist mithin noch schwieriger. Sehr gut kann ich mich noch an mein
erstes Jahr in Frankreich erinnern: Je größer mein Wortschatz in der neuen
Sprache wurde, umso brüchiger wurde mein Ausdruck in der alten. Als gäbe es nur
eine Hemisphäre der Sprache, als wäre die Anzahl unserer linguistischer
Nervenzellen reduziert.
Je früher man Sprachen lernt, umso besser. Und vielleicht ist es so, dass,
wenn das Gehirn noch wächst, sich automatisch Sprachsynapsen bilden. Mir
jedenfalls bleibt Mehrsprachigkeit immer noch ein Mysterium, obwohl ich sie
täglich lebe. Genauso ist es mir ein Mirakel, wie Kinder mehrsprachig erzogen
werden, obwohl alle meine Kinder mindestens zwei Sprachen fließend sprechen.
Gerade diesen Sommer hat der Siebenjährige enorme Fortschritte in der
deutschen Sprache gemacht. Sehr zur Freude der deutschen Familie. Viel weniger
aber hat sich seine Lehrerin gefreut, als er ihr im Aufsatz plötzlich
"Salat" statt "salade" schrieb.
Die besorgte Lehrkraft hat unseren Sohn also zur Logopädin geschickt. Sprecherziehung
sollte ihm helfen, nicht mehr die Laute zu verwechseln. Aber die Logopädin
fand, dass unser Sohn der Norm entsprach, und lehnte ab.
"Vielleicht hat mein Sohn einfach die Sprachen vertauscht, als er
"salat" statt "salade" schrieb? Immerhin spricht er ja auch
Deutsch!", schlug ich der besorgten Lehrerin vor. Statt einer Antwort
rollte die mit den Augen. Sie ist dazu da, Schülern richtiges Französisch
beizubringen, und will sich nicht mit Zweisprachigkeit herum schlagen!
Und vielleicht hat die Sorge der guten Lehrerin auch eine europäische
Dimension: Denn wir wollen zwar gerne in einer Union leben, aber unsere Kinder
nicht unbedingt grenzüberschreitend erziehen!
Also, "Salat" oder "salade" ich würde sagen, dass ist
einerlei, vielmehr geht es darum, bei Kindern die Kapazitäten zu entwickeln,
nicht nur zwischen mehreren Sprachen, sondern auch Kulturen zu leben und dafür
brauchen wir nicht nur ein tolerantes Lehrpersonal, sondern eine genauso
aufgeschlossene Gesellschaft.
Jongler
entre deux langues n’es pas toujours facile. Le cerveau doit être habitué à sauter
d’un système de langue à une autre et parfois il se bloque, ne trouve plus
l’expression recherchée, et celui qui parle plus de langues devient d’un coup
muet.
Si
ce n’est pas toujours évident de pouvoir parler plusieurs langues, les
apprendre l’est encore moins. Je me rappelle bien ma première année en
France ; mon cerveau était comme une éponge, absorbant des nouveaux mots
et des termes inconnus français, entretemps ma langue allemande régressait,
comme s’il y avait un espace limité dans l’encéphale linguistique.
C’est
pourquoi on dit toujours que l’apprentissage des langues devrait se faire au
plus jeune âge, pour justement arriver à un stade de bilinguisme. La transition
entre deux langues, vivre et penser entre les langues me restent désormais un mystère.
Aussi
en habitant dans deux langues depuis longtemps, je ne peux définir les
intersections entre les expressions, les mots et termes d’une langue à l’autre
dans mes habitudes, mes rêves, même pas dans mes désirs. Et encore moins en ce
qui concerne la vie de mes enfants !
Je
suis désormais habité par un profond désir de pouvoir donner la possibilité à
mes enfants de vivre entre deux langues comme on vie entre jour et nuit. Et
c’est justement cet été, que mon fils de sept ans a fait des énormes progrès en
voyageant en Allemagne et parlant avec des amis et la famille qu’en langue
allemande.
En
retour à l’école au mois de septembre les premières confusions se manifestent :
lors d’un texte libre il écrit « salat » à la place de
« salade ». La maitresse m’interroge : est-ce que mon fils n’a
pas besoin de suivre des séances d’orthophonie, vu qu’il confond des
sons ? Mais nous avons demandé des évaluations en orthophonie, il y a
quelque mois et l’orthophoniste a trouvé les capacités de mon enfant bien
correspondant à sa tranche d’âge et ne voit aucune nécessité de lui prescrire
des soins !
Peut-être,
explique-je à la maitresse, il s’est simplement trompé sur la langue en
écrivant « salat » ? Puisque il a fait des énormes progrès en
langue allemande !
La
maitresse roule les yeux, elle n’attend que le français de son élève et vue
qu’il obtient des résultats même positifs dans une autre langue ne l’intéresse
guère !
C’est
peut-être la notre malaise européenne ? Nous voulons bien vivre en union,
mais éduquer des enfants transfrontaliers pose des problèmes aux enseignants !
Alors
« salade » ou « salat » je dirai bien que c’est égal,
l’importance est bel et bien la capacité de pouvoir jongler entre deux langues,
deux cultures et pour ça, on aura vraiment besoin des enseignants indulgents
pour construire une société tolérante!
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